mardi 11 mai 2010

La fin en fanfare

The end

L'avion a atterri, l'oiseau est rentré au nid, le blog est fini.
J'espère vous avoir au pire un peu divertis et au mieux, vous avoir donné envie de partir vous aussi. Définitivement ou jamais de la vie. De tenter un pari...

J'ai pris quant à moi un grand plaisir à relater ces aventures à ma sauce.
Quant à la question pertinente que l'on m'a posée: "A-tu trouvé ce que tu étais partie chercher ?", je ne répondrai pas vraiment. D'une part, je ne sais même pas si j'étais effectivement venue chercher quelque chose, d'autre part , ce genre de réponse est plutôt personnel.

J'ai aussi besoin de digérer ce que, comme j'ai dit à certain(e)s, je n'ai même pas l'impression d'avoir mangé. Je regarde mes photos et je me dis que ça me donne envie de visiter ces deux pays. C'est dire.

Tout est allé vite, tout était bien, pas merveilleux, mais bien. C'est peut-être ça, le voyage. Un entre-deux qu'on n'est pas sûr d'avoir vécu, un film, un songe. Et finalement, partir, c'est pour mieux revenir...

Contrairement à mon habitude, il n'y a qu'une seule vidéo commune aux 2 pays et son rythme résume bien la façon dont j'ai vécu le voyage. Tout est dit!



dimanche 9 mai 2010

Téragigalopovillage

Bombay, le 12 avril

6h du matin à la gare Victoria:

Bombay est vide, Bombay est nue, je l'ai surprise avant l'aurore, avant qu'elle ne se vêtisse de ses habitants, de son agitation. La belle urbaine dormant...
Et je n'ai que 24 heures d'arrêt pour l'obliger à me livrer quelques secrets: j'avoue, Bombay, ou plutôt Mumbai, depuis qu'elle a été rebaptisée, me fait flipper. J'imagine une tentaculaire mégagiga(tera?)lopole, où on peut à peine se balader à pied, menacé à tout moment par les chauffards et les gaz d'échappement. Je me suis donc débrouillée pour y passer le moins de temps possible, en gérant l'équation "impondérables + heure de l'avion".

Je n'avais pas dormi des masses dans le train de nuit, où les 5 sens ont été pas mal sollicités:

-Vue: la lumière aux néons blafards est allumée pendant quasi tout le trajet, ce qui agace la rétine, spécialement quand on a la couchette du haut. Sans oublier l'absence de séparations entre les compartiments, qui fait qu'on peut regarder au-dessus de la cloison et mater comment est-ce que son voisin de couchette du haut compte les moutons. Quand on n'est pas occupé à vérifier que ledit voisin n'est pas lui-même un voyeur.

-Ouïe: entre le bruit du train, les blabla des passagers, le crissement des freins et les indiens qui passent dans l'allée en proposant chai, sandwiches et samosas...

-Odorat: particulièrement stimulé quand on est situé à l'extrémité du wagon, juste à côté des WC.

-Toucher: un peu tiré par les cheveux, mais la souffrance vient principalement de la chaleur: les ventilos sont situés un peu partout au plafond mais en général, les stats de fonctionnement sont d'un sur cinq.

Du coup, j'y ai moyen pris...goût.

En arrivant, un "Madam madam taxi hotel madammmmm" m'a sauté dessus. Il est revenu à la charge 3 fois malgré mes affirmations éhontées ("ça fait la 7ème fois que je viens à Bombay, j'ai mes habitudes, salut !"). Me suis encore énervée, et ça m'a énervée. (Jusqu'au dernier jour, j'aurais pas réussi à dompter mon impatience...)

Je me suis mise en quête d'un hôtel acceptable (je ne dis pas "bon marché" car à Bombay, même le pire bouge est à 10 euro la nuit...). Et bizarrement, j'ai trouvé des avenues vides. Signe que, même dans les mégateralopoles, les gens ne s'agitent pas trop avant 7h du mat.
Après 1h30 de vaine bataille, où tout était complet, j'ai finalement trouvé un truc passable. C'était juste histoire de dormir quelques heures en attendant l'avion, après tout.

Je suis ensuite partie à la découverte de Bombay, en me limitant à la portion congrue (et touristique) et j'ai découvert une ville paisible, charmante, avec limite des rues faisant penser à l'avenue Foch:


La Gateway of India, sorte d'arc de triomphe, élevé en 1914 en l'honneur de George V, empereur des Indes: c'est de là que partent les ferries pour l'île d'Elephanta. Partout sur le parvis, il y a des...photographes amateurs qui vous font prendre la pose et...payer pour avoir la photo (le + extraordinaire, c'est que j'ai vu des touristes pourtant en groupe se prêter au jeu, avec leur propre matos en bandoulière !!!)


A droite de la Gateway, l'hôtel le plus luxueux d'Inde, le Taj Mahal Hotel:



Mais j'ai aussi vu:

Une école d'arts abritant la maison où Rudyard Kipling a vu le jour, en teck de...Birmanie (et paf, boucle bouclée):


Crawford market, ses camions pleins de volailles vivant leur dernière heure, et ses hommes portant d'étranges paniers:






Son rayon grippe aviaire:


Le Mac do indien (ouais, ptite faiblesse, j'imaginais les méga steaks, sachant que je n'avais pas avalé de boeuf depuis Mamallapuram, donc quasiment 2 mois). Si mes espoirs se sont révélés vains (que du poulet...), j'ai quand même rigolé devant les trouvailles des équipes de marketing pour nommer leurs spécialités:


En rentrant, des ptites rues beaucoup plus animées, où les "porteurs sur tête" côtoyaient les charrettes à bras:


Et une ruelle un peu plus couleur locale, dans laquelle on passe avec l'impression d'être un intrus, un voyeur, en un mot, malaise...


Dernière image de l'Inde...


Enfin, je suis allée au resto pour un dernier masala dosai et à l'hôtel pour mes dernières heures indiennes.
A 2 heures du matin, un taxi est passé me chercher et nous avons traversé Bombay endormie à nouveau, glissant parmi les bidonvilles presque fantômes.
C'est bientôt l'heure du bilan...

Désolée pour le flou de la photo, mais voilà mon horoscope dans le "20 minutes" que j'ai lu dans le RER, après mon atterrissage à Paris: merveille d'ironie !


lundi 3 mai 2010

Si tu vas à Goa...

... n'oublie pas de...euh...descendre en bas ? Nan, ça colle pas.

Goa (Panaji et Old Goa), 10 au 11 avril

J'avais sur Goa de vieux préjugés qui tachent:
1) Goa est une plage
2) Goa est une plage qui n'est plus paradisiaque depuis déjà 20 ans, aux flots parasités par des hippies sur le retour et au sable pollué par leurs seringues d'héro.

Voilà pourquoi je ne lui ai consacré que 24 heures (chrono).
Telle ne fut pas ma surprise de découvrir alors un Etat (bon ok je l'avais découvert un peu avant déjà), et plusieurs plages, dont certaines tout à fait honnêtes (paraît-il, vu que je n'y suis pas allée).

Du coup, je me suis limitée à Panaji, la capitale, et à Old Goa, accompagnée par Natty, la petite allemande de Gokarna.

On a tourné et re tourné dans Panaji à la recherche du quartier portugais, qu'on a débusqué à la tombée de la nuit, juste assez tôt pour prendre quelques photos.

L'église Notre-Dame de l'Immaculée Conception et quelques maisons:



J'adore cette vieille bagnole avec l'inscription: "I wish my wife was this dirty!":



A noter, les azulejos plus ou moins portugais:



Le lendemain, "Velha Goa" ou "Old Goa", qui est, plus qu'un quartier d'églises portugaises, des églises portugaises en quartier, datant de la colonisation (portugaise). On a donc frayé d'église en église, et, comme c'était dimanche, de messe en messe. Sachant quand même qu'il y avait un gardien à l'entrée de chaque église, chargé d'empêcher les touristes d'entrer "pendant le service". Ah ben elle est belle, la maison du seigneur ! C'est plus ou moins ce que j'ai dit à l'un d'eux en forçant le passage, et en lui promettant de rester sage (m'asseoir sur le banc du fond et ranger mon appareil photo).

La basilique du "Bom Jesus":


L'église Sainte-Catherine:

L'arche des vice-rois:
L'église Saint-Cajetan et son "parking"de vachettes:


On a bien essayé de visiter autre chose, mais il faisait tellement chaud que faire plus d'un pas en-dehors des vieilles pierres restait difficile.

Ce qu'il reste de l'église Saint-Augustin:


Retour à Panaji en milieu d'aprèm, d'où j'ai pris un bus pour Margao et dit au-revoir à Natty. Il ne me restait plus qu'à attendre mon train de nuit pour Mumbai.
Petite frayeur, les indiens affichent les listes de passagers en mode "résultats du bac", et j'ai jamais trouvé mon nom. Ce n'est qu'après une demie heure de flip total qu'on m'a expliqué le pourquoi du comment: les noms affichés sont ceux des passagers qui étaient sur liste d'attente et qui ont été confirmés. Moi, j'ai été confirmée au moment où j'ai pris mon billet, sans être passée par la case: "liste d'attente".




Et voilà comment on embarque dans un train de nuit indien:


Prochain billet, Bombay !

lundi 26 avril 2010

Courage, la plage...


Gokarna, 31 mars au 10 avril

Comment ça, mon titre est provoc' ? Peut-être un brin, je vous l'accorde.

Faut dire qu'après 9h de trajet dans 3 bus différents et une arrivée en plein cagnard sur un chemin pentu que j'ai pris dans le mauvais sens, j'étais pas dans la meilleure disposition d'esprit qui soit pour affronter la guesthouse dans laquelle j'ai atterri après avoir pris soin de traverser les 600 mètres de plage et d'escalader les rochers assaillis par la marée. (Cette phrase est amputée de toute ponctuation volontairement, afin que vous ressentiez l'essoufflement que j'ai éprouvé à cette occasion).

Ptit point topographique: Gokarna est un village sur la côte Ouest de l'Inde du sud (côte Malabar), toujours dans l'Etat du Karnataka. C'est là qu'est censé se trouver un paradis perdu même pas encore trop squatté par les hippies de Goa, (Goa, l'Etat qui se situe juste au nord).
Gokarna possède une plage, soit-disant un peu dégueu et pleine d'indiens qui ne supportent pas de voir des nanas dont le maillot de bain n'arrive pas aux chevilles. C'est pourquoi la plupart des guesthouses et des nanas en bikini fleurissent sur les 2 plages annexes: Kuddle beach et Om beach. En fait, y'en a même 2 autres, mais vraiment isolées et sans hébergement (Half moon beach et Paradise beach, que je n'ai jamais eu le courage d'aller voir).


Pourquoi avoir choisi Kuddle beach ? Parce qu'après le trip que je venais de me taper et le poids de mon sac, c'était la plage la plus directement accessible. Et pourquoi avoir élu la guesthouse "Uma Garden" à l'autre bout du fin fond de la plage ? Parce que, selon le super conseil d'un voyageur rencontré à Hampi, il s'agissait d'un "petit paradis où tu seras peinarde". J'aurais dû de suite traduire par: "huttes en cours de démontage dans un coin totalement isolé". Hyper pratique pour la fumette, je dis pas, mais à part ça...!
Pour preuve, voici la photo de ce que le gérant m'a d'abord proposé en guise d'hébergement, j'ai eu l'impression étrange d'être à la Comédie Française, dans une de ces pièces de théâtre avec la thématique (au fort potentiel comique) de l'ouverture / fermeture. Ben oui, fin de saison oblige !



Evidemment, si j'avais donné mon aval, ils se seraient empressés de remonter les murs autour. Je me suis vue, écroulée de fatigue par terre à ciel ouvert, pendant que des indiens, le coeur à l'ouvrage, travaillaient à me procurer un toit et à me construire un hébergement décent.
Mais bizarrement, la perspective de m'effondrer au beau milieu d'un chantier ne m'a guère réjouie. J'ai donc choisi un truc en dur avec option: "araignée géante dans la salle de bains".

Je me suis rapidement demandée si j'étais la seule cliente de la guest house, voire de la plage entière.

Heureusement, j'ai vite croisé un danois qui m'a fait visiter les alentours, et en particulier le chemin que je ne manquerais pas d'emprunter s'il m'arrivait de rentrer à la guest après 22h: heure à laquelle la route des rochers est noyée sous les flots.
Telle ne fut pas ma joie quand je découvris l'arnaque: un sentier escarpé tout rocailleux, à partir duquel il ne faudrait pas oublier de bifurquer à un endroit particulier (qui ne se distinguait d'aucun autre) pour retrouver la colline sur laquelle étaient installées les huttes, avec des tas de virages et d'escaliers. J'ai essayé d'imaginer ce que ça pourrait donner à la nuit tombée. Et je me suis empressée d'aller visiter la plage proprement dite, sans oublier ma lampe (merci Clèm !).

La bonne surprise, ça a été de découvrir que la plage de Kuddle beach était peuplée, et donc, en vie. Il y avaient des gens, je n'étais pas la nouvelle Robinsonne en attente de son éventuel Vendredi. Et tant mieux, parce que ai-je oublié de préciser, j'étais coincée à Gokarna pour une bonne dizaine de jours.
Comment peut-on se sentir: "coincé" à la plage, et a fortiori dans un ptit paradis, c'est ce que tout le monde se demande, hein. Ben tout simplement, entre Bombay (mon avion 12 jours plus tard) et Gokarna, j'avais plus grand-chose à voir. J'avais tout vu, tout fait, comme disent les modestes.
Et en plus, j'en avais ma claque, et j'étais naze, et on arrive quand maman ?

Je me suis donc dit qu'une halte de plus d'une semaine à la playa allait me réconcilier avec mes chakras: j'avais pas prévu une telle déconfiture en arrivant, un tel sentiment d'ennui profond en train de germer en moi. Mais comme j'aime les challenges, j'ai fait comme dans: "Questions pour un champion", j'ai clamé: "JE RESTE !" avec pour projet de changer de guest dès le lendemain.

J'en étais au moment où j'ai repéré des gens. Pas la méga fiesta, mais des gens, quoi. Et à manger. Et j'ai remarqué un élément plutôt cool qui allait m'aider à purger ma peine, (outre le cybercafé), un élément qu'on peut d'ailleurs s'étonner de trouver à la plage: la mer. Une étendue d'eau très pressée de m'accueillir dans son giron agité de vagues tièdes (je précise qu'en réalité la mer était brûlante, d'une indécente chaleur, à tel point qu'on n'allait pas se baigner pour se "rafraîchir" mais pour faire un hammam).

Le soir même après manger, j'ai compris ma douleur et le fait de devoir retrouver ma piaule dans ce labyrinthe de sable (ben quoi, une plage c'est tout droit, y'a qu'à longer ? Y'avaient des tas de chiens errants et sûrement enragés partout). Heureusement, j'avais ma lampe (encore merci, Clém) qui m'a empêchée de me planter dans la caillasse du petit chemin et qui m'a aidée à identifier un agresseur canin potentiel: j'étais sur le point d'arriver quand j'ai ouï un aboiement lointain qui se rapprochait dangereusement, jusqu'à ce qu'une forme sombre se jette sur moi (bon là j'exagère, disons, se faufile dans l'ombre en courant et s'arrête à ma hauteur en hurlant). En fait, le clebs m'a juste raccompagnée jusqu'à ma porte, mais quand même, quoi. Ma résolution n'en était que plus ferme: demain, je déménage !

Le jour suivant, j'ai, faute de place ailleurs, emménagé dans une cellule de prison à la Canopy guest house. (Certes plus centrale, mais plus humide que la mer, je me demande pourquoi ils se croient obligés d'aller chercher des noms aussi pompeux pour des endroits aussi crades, pff, "canopée" !!! L'air était tellement vicié qu'on se serait cru partout, sauf à la cime d'un arbre ! ).

Dire que les touristes déferlaient comme les vagues aurait été complètement faux, disons donc qu'à cause de cette pénurie, les guests avaient fermé les unes après les autres et que les seules encore ouvertes attiraient le chaland. Incapable de tenir en place, je suis partie explorer Om beach. Enfin, incapable de rester dans ce cloaque, je n'ai eu d'autre alternative que d'explorer Om beach à l'heure où le soleil faisait son concerto de midi dans le ciel. A peine arrivée, je me suis affalée dans un bar les pieds dans le sable. Oui parce que ça a été la principale activité de mon séjour à Gokarna: en-dehors du fait de changer de guest tous les 3 jours, les journées se ressemblaient pas mal: passer de paillotte en paillotte pour comparer les pizzas et les jus de fruit, surtout entre 10h et 17h. On bougeait avant (de 9h30, heure du réveil, à 10h, puis repos à l'ombre jusqu'à 17h où l'on ressortait du bar pour aller attendre l'heure du dîner dans le seul autre bar ouvert, à 20 mètres).

Vue du principal resto:



Alors, pour la ptite histoire, pourquoi Om beach ? car cette plage a la forme d'un "Om", ce qui nous avance grandement: autrement dit, elle forme un M géant. (Oh, et puis si vous pigez toujours pas après avoir vu la photo, zavez qu'à y aller, je suis pas cartographe, moi !)



Pour résumer ces 10 jours, j'ai rencontré un suisse très cool au prénom non moins cool, Josserand, et une allemande choupinette avec les cheveux très courts et une seule dread très longue, Natty. Ils m'ont trouvée stressée, alors après presque 3 mois de vacances, ça m'a foutu les boules et j'ai commencé à me calmer. C'est à partir du 4ème jour et du 3ème changement de guest que j'ai commencé à me sentir plus zen (comprenez: "mollusque du bulbe").
Oui, à partir du moment où j'ai élu domicile au "Spanish place" ("place" et pas "palace"), mon emploi du temps s'est fixé pour de bon: réveil, baignade ou bien ptit déj puis baignade, glande au resto où j'ai pris le ptit déj, lunch, sieste par terre sur le balcon de mon pilotis, re baignade, resto. Vous comprendrez qu'à ce stade, le questionnement le plus existentiel à part: "combien pèserai-je en rentrant ?" consistait à me demander si j'avais assez d'énergie pour changer un peu et tester le resto d'à côté.

Ma cabane au Canada (enfin, à Gokarna), 1er étage, 2ème maison, porte droite.

Mon balcon et la natte chère à mes siestes:


J'ai quand même fait quelques incursions dans Gokarna le village (pas trop, car il fallait marcher 20 minutes, et sous 38°, on se pose la question). Mais c'était uniquement pour racheter de l'odomos (super crème antimoustique).

Gokarna, le village:


Le "lac" et son lot de victimes, dixit le panneau. Pour info, l'indienne ne prie pas ses noyés, elle venait de remonter les marches et devait sans doute remercier le dieu qui lui avait permis de faire ses ablutions:


Le lac sert aussi de baignoire collective à des habitants chaleureux qui m'ont presque convaincue d'aller faire plouf avec eux dans les bactéries millénaires:




Le village:


Maintenant, en vrac, ce que je retiens de Gokarna:

-Quand j'ai demandé du poisson au resto 2 face à la mer et que le serveur m'a répondue: "c'est pas la saison".

-Les tas d'artistes qui bricolaient sur les tables du resto 1, Ingo l'allemand qui gravait des coques de noix de coco, le couple de frenchies qui sertissaient des pierres en collier, la grappe d'italiens qui fabriquaient qui des sacs, qui des ceintures, et qui vivaient là depuis 4 mois (!)

-Quand j'ai cru aller assister à un boeuf musical dans la "guest house de Jorgo", l'un des italiens, avec Ingo, Giovanni et Natty, et que j'ai laissé mes chaussures dans le resto, pensant aller "pas loin". On a pris un chemin à l'arrière et on a traversé 3 champs (pieds nus et en pleine nuit alors que rôdaient plein de serpents dangereux), qui aurait cru qu'une plage était si large, pour arriver dans une petite maison paumée, seule au milieu de la cambrousse. C'était la maison de Jorgo, qui était carrément proprio. Et en guise de concert, on a eu la fatale guitare, le banjo, et... la flûte traversière. Du coup, après, j'étais aux aguets, m'attendant à voir arriver une harpe et une viole de gambe d'un moment à l'autre. Pour info, j'ai essayé la flûte de Giovanni et j'ai réussi à sortir une note après 35 minutes de violents efforts labiaux. Prouesse que je n'ai jamais réitérée mais peu importe, je l'ai fait ^^.

-Les indiennes qui tous les jours vers 17h traversaient la plage en file indienne, portant de lourds fagots sur leurs têtes.


-Un crabe.



-Le dernier soir, quand Rose m'a dit: "oh tu pars demain...j'espère quand même que t'as nagé avec le plancton ???". Et ben non, j'avais zappé cette activité extraordinaire. Faut dire que je me voyais pas vous raconter: "ouais, vous savez quoi, dans les backwaters j'ai ptet raté les dauphins, mais à Gokarna, j'ai nagé avec le plancton !".

Mais bon, ça a piqué ma curiosité. Du coup, moi qui ai peur des grosses vagues et encore plus quand on les voit pas, je me suis jetée à l'eau à 23h pour apercevoir le plancton et leurs étincelles, leurs paillettes de lumière qui laissent soit-disant des traces de fée Clochette à chaque mouvement qu'on fait dans l'eau. Et en effet, c'était assez magique à 6 dans l'eau en train de se faire rincer par le courant en pleine nuit pour apercevoir des micro-organismes aussi grands que des poux briller par leur présence.
Même si toutes les 5 secondes on entendait un grondement sourd et qu'on devait crier: "WAVE !" et se tenir prêt à plonger pour éviter la vague. Vous m'excuserez, j'ai pas de photo du plancton, question d'étanchéité.

-Les chiens végétariens: affamés et faute de viande, ils allaient jusqu'à quémander nos pancakes au nutella. J'en ai même vu un qui se jetait sur...une salade de chou cru.

-Le massage du visage que je me suis offert pour la fin (4 euro la demie heure, bon...) à la fin, mes joues étaient tellement lisses qu'on aurait dit des fausses. Mais ce qui m'a le plus fait kiffer, dans le massage du visage, c'est... le massage des oreilles. J'ai failli pas le dire pour pas me taper la honte mais franchement, si je l'avoue, c'est pour que vous essayiez entre vous. Ca vaut vraiment le coup, parole. On n'imagine pas le pouvoir du frottement de lobe d'oreille sur l'organisme entier (j'allais pas dire "pouvoir érogène", faut pas abuser non plus).