vendredi 29 janvier 2010

Un trek d'enfer !


Me voici arrivée au lac Inle, alléluia !

Reprenons au mardi 26 janvier:

A 8h30, je retrouve mon guide Naï Naï (appelons le "Nai" ensuite) pour le
début du trek, devant le resto "Sam Family".
Il parle anglais et même, soyons fous, un peu de francais, mais son
enthousiasme est bien caché. On commence la balade, et effectivement,
j'hésite à son sujet entre "sourd muet" et "autiste". Le voyant dire
bonjour aux villageois, je constate que la 1ère option est
inenvisageable. On traverse des paysages de montagne sympas mais j'ai
l'impression d'être en France (!) à part un avocayer (arbre à avocats
??) qui me fait de l'ombre à un moment.

Ce n'est pas harassant pour le moment, d'autant qu'il y a des nuages pour
contrer le soleil. Un peu déçue par les plantations de thé, qu'ont
tout à envier à celles de Malaisie. Elles sont comme les rizières,
sèches et marronnasses, et Nai m'explique qu'elles n'attendent que la
mousson pour verdir (verdoyer ?) à nouveau. En résumé, balade à refaire
en juillet mais sous des trombes d'eau. Après, nous traversons une
forêt. Je travaille Nai au corps (façon de parler hein) pour qu'il me
parle, et il m'apprend qu'il est l'aîné de 3 enfants et le seul pas
marié (29 ans), et on parle des universités au Myanmar, impraticables
(pas de financement donc pas de matos) et si son autre frère étudie
les biotechnologies dans une fac d'Etat, il ne cautionne pas.

On parle bouddhisme, ici tous les gosses doivent faire un espèce de
stage de 3 mois en tant que moinillon (petit moine) lui il l'a refait
3 semaines a 19 ans mais c'est tout.
Il finit par ce qui sera sa plus belle tirade en 3 jours: "dans le
samsara, nous versons plus de larmes que tout un océan". Autrement dit,
tout bouddhiste se doit de sortir du cycle de réincarnations infernal,
le samsara, pour atteindre le nirvana. A voir Nai, on est loin du
nirvana !

Il dit quand même qu'ici, être heureux c'est dans leur culture, la vie est
assez difficile comme ça, et qu'il faut être heureux et vivre le
moment présent: pour l'instant, j'adhère un max, après seulement 3
heures de marche.

Lunch dans un village Palaung à Hinn Khargone, avec des chapati et de
l'espèce de purée de haricots assez sèche. Ça passe. Nous sommes dans
une maison privée apte à recevoir les randonneurs, toute en bois et
bambou. le plus étonnant, c'est la déco, un mix de posters entre boys band
birmans kitsch et réclames d'un autre âge.
Et y'a une famille, mais au lieu de me faire la traduction, Nai
s'endort pour un ptit somme !

On reprend le trek après 2 heures de pause. Nai a la démarche fluide et
gracile. Derrière, je me traîne péniblement. On dirait un hippopotame qui
suit une gazelle, et j'ai tôt fait de le surnommer: "le parisien" (il
fait la tronche et il marche plus vite que Carl Lewis).
A coté de ça, il me répète à quel point aujourd'hui est une promenade
de santé et à quel point demain, ce sera plus long et plus dur (montées
et descentes).
Sentant poindre ma première ampoule, j'appréhende un max.
Arrêt à la gare pour voir arriver le train: ambiance au début du film
"Il était une fois dans l'Ouest" dans le calme et le silence, puis dès
que le train arrive, les villageoises partent à l'abordage pour vendre
leurs produits aux passagers: choux-fleurs et bouquets de fleurs sur
la tête toute !

On arrive vers 16h30 ds un village Danu (ça vous dit rien, je sais) pour
passer la nuit: Nai part cuisiner (et oui, en fait, pas de cuisinier, je
suis pas assez nombreuse toute seule, c'est donc mon guide qui régale). Et
moi, je paresse devant la maison observant les buffles buffler (ou
plutôt buller), et les filles de la maison vaquer aux occupations,
genre préparer le feu, tout ça, et sauter à la corde (même le fils s'y
met, pourtant en longyi !) longyi= jupe traditionnelle que portent
tous les hommes birmans).

Frustrant, personne ne parle anglais...l'idée d'une douche m'effleure
mais à voir l'installation, je renonce vite: il s'agit d'un puits à
l'air libre, l'eau est glacée, la température de l'air baisse vite car
le soleil se couche. Quant aux toilettes, c'est la cabane au fond du
jardin cabrelienne ! A vous faire passer l'envie d'y aller la nuit...
je monte dans la maison sur pilotis à la Robinson, et les 2 pièces
principales sont faciles à décrire: c'est simple, y'a rien ! Nai fait la
popotte dans l'espèce de cuisine, y'a une pauvre louche suspendue, et un
carré de bambou qui représente la gazinière. Au centre, des cailloux et de la
cendre, vestige de feux passés.
Sur les pierres au-dessus des flammes, une marmite où mijotent les
légumes du jour (pas de frigo bien sûr !) mais sinon rien, aucun
meuble !

Je dors dans une grande pièce vide: le salon. La famille dort dans une
minuscule pièce attenante à la cuisine genre le placard d'Harry
Potter.
J'ai un futon avec des couvertures car ça caille ! Je suis donc seule,
un peu comme une paria. A 18h30, Nai m'apporte une petite table et me
sert beaucoup trop de plats pour moi. Il fait nuit noire, une bougie est plantée dans une canette de coca vide, et il me laisse pour un dîner aux chandelles en tête-à-tête avec moi-même en
me lançant un: "enjoy your meal !" affectueux (au moins dans mes rêves), et part manger avec la famille, sans piger que si j'avais voulu me taper ce genre de délire, je serais allée camper dans la Creuse.
Etant venue pour partager, je vous laisse imaginer le glauque de la situation !
En attendant de contourner le règlement par une stratégie adéquate, je
mange, et je dois quand même rendre à Nai ce qui lui appartient: peut-être est-il autiste, mais il a un indéniable talent de cuisinier, hérité de sa mère apparemment.
J'ai une soupe avec des espèces de légumineuses, les mêmes au sec avec
du sésame, du bœuf tomate, une poêlée de ptits légumes, et des
morceaux de cacahuètes caramélisés en dessert. Cool, il commençait à
me gaver avec ses clémentines !

Je tente ensuite une incursion en cuisine à 19h30: quelle surprise,
Nai pionce du sommeil du juste, bref, il git, endormi. Et je peux dire
adieu à mes espoirs d'échanges avec la famille !
Heureusement, la famille me dit de m'asseoir. Je m'installe avec eux et ils m'offrent le
thé au coin du feu: parents, 2 filles, un fils, et un bébé. Plus les
grands-parents en bonus ! Je dégaine mon bouquin spécial: "g palémo", sorte
d'imagier censé servir dans ce genre de cas où aucune communication
n'est possible. Et on s'amuse à se désigner les images (trains,
légumes...) en disant le mot en français et en birman. Du moins
j'espère que c'est pas un dialecte quelconque, auquel cas je ne pourrai
rien réutiliser ! Qu'importe, de toute façon j'ai rien retenu :D

Au sujet des gosses, c'est simple, ils en pondent 8 à 9 par famille, et
vont à l'école quand il y a un instit,. Autrement dit, c'est toujours les
vacances...excepté que du coup, ils aident la famille et bossent aux
champs (piments, patate, ail, gingembre...riz !)
la grand-mère me dit soudain qu'il est temps d'aller au lit: à ma montre,
il est à peine 20h !
Ici, ils vivent avec le soleil, et sans électricité, quand le soleil est
couché, y'a plus rien à faire ! Donc au dodo, logique ! Je grapille
une demie heure de plus, et m'endors à 21h, du
jamais vu !


27 janvier 2ème jour de trek:


J'ai pas mal dormi mais il caille sa race !
Nai me prépare un bon ptit dej avec thé, riz gluant, pomme...
haricots grillés aussi, mais juste bons à se péter les dents !
finalement il est tout ce que les machos adorent à propos de femmes: il cuisine bien et
il se tait !
mais c'est quand même hyper frustrant...il me donne son unique pansement anti
ampoules et nous repartons:
On va voir une école, une seule instit pour 30 mômes de 5 a 11 ans
déchainés, qui planchent sur la question des périmètres en géométrie.
Il faut le dire, je commence à souffrir, pas à cause de la chaleur ni
de la douleur musculaire, mais à cause du frottement de mes shoes de
rando sur ma peau, mes chaussettes sont trop fines (le détail qui tue
l'orteil !) ça, plus le fait que Nai trace littéralement sans me parler,
c'est hard !
Je ne pense plus qu'à la douleur et la balade bucolique se change en
vrai challenge !
Arrêt à Gonehla pour le lunch, dans la maison d'un grand-père, toujours avec ces
posters au mur et des calendriers périmés avec des photos de pins-up
birmanes blanches et laiteuses (à ce propos, rien de tel que la
Birmanie pour regonfler l'ego, dès que je passe quelque part j'ai droit à
"you are beautiful!") à cause de ma peau blanche !
Dans la pièce aussi, un petit temple dédié a bouddha avec ces mots: "s'il
vous plaît, ne dirigez pas vos pieds vers le bouddha" en anglais (oui, c'est
un sacrilège !) Moi qui m'étendais sans faire gaffe, je corrige vite
le tir !

Je mange une super soupe de nouilles et bizarrement, Nai fait la sieste :)
Je n'ose imaginer comment je vais atteindre le monastère (encore 4h de marche)
Nai me prête des tongs qu'il avait dans son sac, mais au bout d'un
moment, la bride me cisaille la peau entre les deux orteils. Vous avez
dit "boulet" ?? Un conseil, ne partez jamais avec moi en rando ! J'en suis réduite à un truc que jamais je n'aurais pensé faire: mettre
des chaussettes avec les tongs. Oui, je l'ai fait, et quand on en est
réduit à une telle faute de goût, croyez moi, c'est que la souffrance
dicte sa loi !
Il y a pas mal de buffles d'eau, dont les caractéristiques sont:
agressivité (même s'ils semblent placides) et adorer se plonger dans
l'eau en ne laissant dépasser que les naseaux. Tout comme moi !

Je parviens péniblement au monastère de Htin Thein après avoir fait la
gosse avec Nai un chouïa "dis, papa, c'est quand qu'on arrive ? " car mes pieds
crient "asile !"
Cette fois, j'abandonne de suite l'idée d'une douche, même après 6h de
marche (12 avec hier). En effet, la salle de bain entre guillemets est
encore en plein air, dans une sorte de cloison, l'eau est dans une espèce
de baquet genre abreuvoir pour vaches avec des mouches qui flottent
dedans et pas un récipient pour faire les ablutions ! Je lave juste
mes pieds et basta, d'autant que je suis la seule nana à la ronde et
que même si les moines sont pas censés être voyeurs, ils voient !

Je vais manger dans une espèce de boutique avec 5 femmes instits autour
de la même table (ahhh !) qui mangent leur riz avec les doigts.
Miracle suprême, Nai se décide à veiller 10 minutes et fait le traducteur.
Les femmes le charrient gentiment et il ne rechigne même pas à me
traduire qu'elles le traitent de gay, il se défend en disant qu'il est
bien un vrai homme, et je saute sur l'occaz pour le confirmer haut et
fort : non que j'ai pu voir ses parties intimes, mais Nai ne parle
pas. Par essence, c'est sûr, il est bien un homme et un vrai !
Il semble décidé à m'emmener d'un point A à un point B et la discut' n'est pas comprise dans le forfait. Ça lui arrache un sourire, et, sans transition, vient la tirade des 5 sens: selon lui, tout
est de l'ordre du mental et peut être contrôlé: quand on voit Paris
Hilton par exemple ou un tas d'immondices, c'est notre mental qui décide
que c'est moche. Mais on peut contrôler et décider que les ordures
dégagent un bon fumet et même aller jusqu'à le prendre en photo.
Mouais. Je mesure à quel point sa théorie pèche en apercevant une
araignée qui fait la moitié d'une mygale !

En discutant avec les femmes, j'ai mon plus gros fou rire de la semaine, LOL.
(Désolée, mais vu le contexte, mon extrême dénuement et solitude, on me
pardonnera cet excès de zèle pour finalement pas grand chose): Nai me
désigne l'une des femmes en disant: "pregnancy", "give birth". J'en
déduis qu'il parle d'accouchement, et comprends qu'il s'agit du job de l'une des
nanas. Il acquiesce. Je me dis: "la vache, c'est une mère porteuse, quoi! "
il me dit que oui. Je demande à la femme combien elle a eu de mômes,
elle soupire et répond, blasée: "I don't remember!". Là, c'est moi qui pousse
des yeux estomaqués (je viens d'inventer une nouvelle expression). Elle ajoute: "30 ? Peut-être 40 ?". Là, je suis au bord de l'autographe.
Puis elle ajoute: "en 4 ans". Je capte qu'un truc m'échappe...et
d'un coup je pige: elle est sage-femme !! Elle n'accouche pas mais aide à !
Nai, avec sa légendaire perspicacité, met plus d'une demie heure à lui
traduire le malentendu, et elle s'esclaffe avec moi en décalé.

Je parle encore un peu avec un birman parlant anglais, et quand il me
chante la musique de "Ghost" je comprends qu'il est temps pour moi de me
retirer dans mon couvent (monastère).
La grande salle a été aménagée et un rideau pudique me sépare du reste des moines.
Dodo à 20h cette fois, et plus de batterie dans mon i pod qui était
jusque là le meilleur ami du début de mes nuits ! Bon ben dormons !
Il fait si froid qu'un passage aux toilettes me semble inenvisageable cette nuit !

28 janvier: dernier jour

Réveil en fanfare avec les moinillons (pas oisillons !!) qui
psalmodient de concert à 6h30: presque magique ! Je risque un œil au-dessus du rideau (déjà que les femmes sont impures, je voudrais pas en
faire trop !) et je les vois pliés en deux en train de passer la serpillère !
Apparemment, ils passent 4 ans ici et ont entre 6 et 10 ans. Je veux
pas dire, mais envoyer vos gosses ici me semble plus efficace que super
Nanny !

Je suis littéralement congelée, mais on gagne 25 degrés en une heure
(genre) et c'est reparti pour normalement la partie la plus zen du trek,
seulement 4h jusqu'au lac. Quatre heures certes plates, mais le long d'une
route marron, monotone et infinie, sous un soleil de plomb.
Nai presse le pas et moi, je le suis, ou plutôt je boîte derrière lui.
Faut le dire, j'en bave à mort, la route est inondée (façon de parler). Je me demande à chaque pas ce que je fous là, et finis par me réciter comme un mantra: "avance!" ce trek
vaut tous les palper rouler du monde, j'ai dû perdre 3 kilos déjà, c'est
sûr.
Je découvre que j'ai bel et bien des muscles, passés sous un rouleau
compresseur !
Après 4h d'enfer, je m'apprête à dire à Nai mes dernières volontés
lorsque: "TERRE !" ou plutôt: "LAC !", on est arrivés ! Ça se fait pas, mais
je le dis: je l'ai fait et je suis trop fière de moi !

En résumé, pas si dur que ça, mais à faire avec des compeed et des
amis ! Ou du moins un guide qui cause !
Sans vouloir en rajouter dans l'hypocondrie, je suis cramée comme il
faut sur les mains et le cou jusqu'au thorax. Pourtant j'ai mis de la
crème. Ces brûlures correspondent comme par hasard au début de mon
traitement anti palu, et il paraît que la doxy est
photosensibilisante. Limite au deuxième degré. Entre nous, c'est vrai
qu'il faut le faire pour chopper des coups de soleil sur les mains,
exposées toute l'année ! C'est décidé, la doxy, c'est fini ! Toute façon, y'a
pas de palu ici. J'aviserai en Inde !

Ce qui suit est rapide: j'ai pris une pirogue à moteur (au confort
indécent, je m'attendais à devoir ramer, j'étais assise sur un siège
pendant une heure !) on a navigué jusqu'à Nyaungshwe sur le lac Inlé,
9k de large, en regardant les fameux pêcheurs ramer avec un pied et
leurs nasses coniques, et tout m'a paru un éden merveilleux: le soleil
est un ami, le vent est un ami, l'eau me semble merveilleuse, jusqu'au
tas de parpaings empilés là sur la rive, bon en fait, le fait d'être
arrivée est merveilleux, vous aurez compris...!

Et devinez avec quoi je suis accueillie à la guest house ? Du jus de
FRAISE tout juste passé à la centrifugeuse, des fraîches, quoi, le
Queen inn porte bien son nom, c'est royal !
Encore plus orgasmique, la douche (chaude !) et je rends ensuite un
vibrant hommage à la biafine (ayant retrouvé mon sac qui m'avait
précédée ici, je lui jure d'ailleurs fidélité et que plus jamais je ne
m'en séparerai !)
Je me suis attablée devant des gnocchis faits maison le soir
(tellement faits maison que je les ai attendus une heure, affamée, avec des russes
israéliens, ça s'invente pas !!) Heureusement que j'ai pas commandé du
bacon, ils auraient dû aller tuer le cochon ! :)
Bref, une grosse envie d'italien ! et j'ai pas été déçue.
Même la sauce bolo était bonne !

En rentrant, j'ai croisé Jordi, un espagnol rencontré sur le bateau pour
Bagan, trop bogoss pour être vrai, qui m'a dit qu'il avait fait le même
trek que moi, à deux jours près, sauf qu'ils étaient 7 et se sont
éclatés. J'aurais pu rigoler jaune poussin, mais j'ai simplement pensé: "cool
pour eux!" serais-je en train de virer bouddhiste ???!

Je me suis couchée dans des draps...Tic et Tac (je vous jure)
et ce matin, le meilleur ptit déj de la Terre, vive le Queen inn!
Pancakes à la banane et au miel à volonté, thé, jus de fraise frais,
papaye, bananes, et tout et tout !
Comme y'avait pas de marché aujourd'hui, j'ai fait du vélo et retrouvé franck
je sais pas comment au milieu d'une cérémonie dans un village paumé et au milieu
de 300 birmans (Franck, mon pote de Kalaw). Je viens de réserver une
pirogue pour demain et je file manger du poisson !

En tout cas, ne cherchez plus la vérité, elle est au lac Inlé ! (je
devrais faire de la pub, non ?!)

lundi 25 janvier 2010

Kalaw...Cayenne ?!

Je suis bien arrivée à Kalaw ville après quand même 10h30 de bus digne
de…euh…aucune comparaison (comment vous décrire 10h30 de bus format
écolier où le moindre mouvement nous oblige à frapper la voisine, bus
dont la vitesse moyenne est de 30 km heure et dont les 2 dernières
heures ont été passées dans les lacets de montagne ?) d’ailleurs, la
route, quelle route ?! j’ai bien cherché la route tout le long,
c’était plus une piste, construite par les birmans (travaux forcés)
dans l’odeur du goudron fumant dans de gros bidons, et dont les
ornières nécessitent au moins 25 séances d’ostéo pour se remettre.
Les voyages forment la jeunesse, mais ils remodèlent surtout les fesses !
Vive le tape cul pendant 11h, en gros, sans discontinuer (plus la
chaleur, pas de clim). Mais bon voila je suis au frais à 1300 m
d’altitude et demain, je pars skier sur les pistes ! Nan je déconne.
Après une journée repos (et surtout synopsis, fini et que j’ai réussi
à taper sur word, la classe), avec 2 français, je pars seule en trek
pour 3 jours avec un guide pour moi toute seule (ça fait classe, comme
ça, mais dans l’idéal on aurait été au moins 3 et j’aurais payé que 10
dollars…là ça me revient à 17 dollars par jour soit 51 !! Argh, aurai-
je assez pour finir le périple ?)

L’idée est d’aller jusqu’au paisible lac Inlé à pattes (60 bornes en 3 jours).
En espérant que je m’avance pas trop connaissant mes muscles flasques
et mon absence de deltoïdes (entre autres).
On va aller visiter plein de villages sympas où ils parlent pas
français, ni anglais, euh…ni birman, je crois. :D le guide parle les
dialectes.
C’est là que je vais dormir dans une maison privée demain soir et dans
le monastère le lendemain ! Yeah !
Un bon cuisinier est censé nous suivre et nous mitonner des merveilles.
(Ça fait un peu randonnée épique avec porteurs mais ça va être
tranquille dans les vallées et quelques montées) on devrait croiser
des plantations de thé, clém, je leurs passerai le hola pour toi !


J’ai oublié de dire que je suis arrivée à Kalaw hier midi exprès pour
voir LE marché ce matin (tous les 5 jours, il tourne dans toute la
région) et la vache, et ben je crois que j’ai dû faire une photo par
seconde…j’ai jamais vu autant de couleurs réunies, d’aliments (en
majorité de la race des `kézako ça ?!`) toutes les tribus des environs
s’y sont données rendez-vous !
Enfin bon ici, c’est très peaceful, on est entourés de vallées et
d’arbres, et par contre ma mosquée et les pagodes nous foutent toujours pas
la paix : ils chantent et psalmodient au micro des trucs kitschissimes
dès 8h du mat, impossible de les calmer ! Et je parle pas des pubs
(les birmans n’ont certainement pas inventé le street marketing :D)

Voila, si je tiens bon le trek, je vous remailerai du lac Inlé, en
espérant d’ici là ne pas me faire bouffer par quelque animal sauvage
(en même temps, y’a pas trop de risque ici) même les fruits sont du
genre décevants, je risque pas de vous donner envie ! On a : des
pommes (ouais !), des clémentines en pagaille (ouais !), des ananas
(j’aime pas), des papayes (certains disent que ça a goût de vomi), ah
si on a plein de pastèques ! Un peu déçue de pas trouver de fraises,
il paraît que y’en a plein en ce moment à Kalaw (apparemment oui mais
y’en avait pas au marché, snif, je vous aurais bien nargués avec mes
fraises, fuck !)

samedi 23 janvier 2010

Il est 5h, Bagan s'endort




Je suis à Bagan depuis jeudi et il est 20h16.

J'ai l'impression d'être hors du temps et d'être partie depuis 2 mois.
depuis Mandalay, j'ai laissé Baptiste partir vers le nord et ai décidé
de prendre le slow boat jusqu'à Bagan (mercredi à 5h du mat) pour partager
12h de bateau avec des birmans: ô joie ! merveilleuse ideé que
j'ai eu là !!!
Au moins, j'ai pas été déçue niveau aventure. Il est dit que le bateau
peut se retrouver ensablé à cause de la saison sèche pendant quelques heures dans le
sens Bagan / Mandalay mais qu'aucun incident n'a été à déplorer dans l'autre sens depuis Mathusalem.

Mais comme votre porteuse de poisse préférée était à bord, ça valait le coup de revoir les stats. On a jeté l'ancre à 5h30 du mat mercredi, à 13h30 tout s'est arrêté. Un peu comme le Titanic au moment où il a rencontré l'iceberg.
Et on est restés bloqués jusqu'à 20h.
Hors de question de naviguer de nuit, on a donc tous dormi à la belle étoile (il faisait bien 8
degrés). Ça, par contre, y' en avait, des étoiles, j'en ai jamais vu autant
au centimètre carré, ou plutôt, à l'année lumière carrée !

Bref, une nuit abominablement froide et bruyante (y'a toujours un karaoké en
marche sur un bateau ou sur la rive, même au beau milieu de l'Irrawadi!). On était quelques touristes en goguette à observer l'intéressante inversion qu'a produit l'événement: signalons tout d'abord la configuration des lieux: pendant tout le trajet, des chaises avaient été dressées sur le pont inférieur pour les touristes, passagers de la 1ère classe, alors que les birmans, en 3ème classe, étaient consignés par terre. A la nuit tombée, on s'est tous retrouvés...dans le même bateau (sans blague), c'est à dire, entassés
comme des lapins sur le pont.
Arrivée applaudie le jeudi à 11h du mat, soit après 30h de bateau au
lieu de 12. Je propose de rebaptiser le bateau (de "slow boat" à "stop boat").

En arrivant à Bagan, j'étais juste morte de fatigue et je me sentais
mal mais j'y étais, et j'ai cru bon de louer un vélo en plein cagnard
pour voir les temples; 2nde bonne idée; j ai dû rebrousser chemin
après une heure, prise de violentes nausées.
Bien occupée a visiter mes tripes et boyaux toute la journée / soirée de
jeudi, j'ai pas vu grand chose de Bagan, la cité archéologique (désolée
pour les détails mais bon c'est vraiment comme ça que ca se passe !) lLe riz, le coca et les médocs ont eu raison de cette saloperie et dès le
lendemain, ça roulait à peu près (surtout que j'ai repris un vélo, haha).

Hier, il était hors de question de louer une calèche, nan mais ho j'ai
pas 70 ans, j ai donc re loué un vélo et me suis fait le vieux Bagan.
Même si j'étais pâlotte...
J'ai donc eu mon toit de temple au coucher du soleil, ambiance cité des
aztèques dans le far west, vieilles pierres et Angkor cambodgien: juste
magique.

Aujourd'hui, j'ai pas visé trop haut: marché et vélo. Au marché, je me suis faite
harceler par les filles birmanes qui voulaient toutes du parfum de Paris
(mes échantillons suffisent plu !) et qui m'ont littéralement
barbouillée de tanaka (pâte blanche qui protège du soleil et que
toutes les birmanes utilisent en cosmétique)


En résumé, je dirais que partout où se pose le regard, il y a une photo
à prendre. la Birmanie est un déclencheur géant. Tout est un tableau.
une mère et son bébé avec du tanaka sur un vélo. Les échanges au
marché. Les coiffures. Les boeufs et les vaches dans les villages.
Les temples.Les enfants qui conduisent les chèvres dans la campagne (non, ils ne leur ont pas greffé un volant, mais vous comprenez l'idée), les femmes qui portent des trucs sur leurs têtes...

Ce voyage n'a RIEN à voir avec la Malaisie. Ce ne sont pas des
lieux de rêve, les uns plus beaux que les autres, ce ne sont même pas
des paysages, ce sont les gens qui t'arrêtent 56 fois par jour sur ton
vélo pour te demander, dans l'ordre: d'où tu viens, où tu vas, si tu es
seule, combien de jours tu restes ici...(et non, c'est pas forcément la police ^^).
Ce sont les transports relous, la circulation de dingue ou au
contraire le ptit village tranquille où je loge près de Bagan, ambiance
années 50. Tout ici est atmosphère et douceur de vivre, campagne.
En fait, quand je suis dans la foule, je fais l'objet de tous les regards et
on me parle sans arrêt. Sinon, il y a des endroits où je ne croise que
l'ombre de moi-même (mais c'est déjà bien assez).
Ce matin, je suis partie de l'hôtel à vélo, un birman m'a accompagnée à
moto, en me parlant pendant que je pédalais. Hier? C'était un
autre jeune birman à vélo. I ma guidée ds tous les temples de Bagan
et j'ai pas eu le cœur de le laisser repartir sans rien...tout
service se paie ! J'ai aussi acheté vos cartes postales à des enfants
sur le toit des temples !

lundi 18 janvier 2010

Mandalay


2ème ville de Birmanie par sa population, Mandalay pourrait se résumer à son trafic routier ! motos, bagnoles, camions auxquels s' accrochent des moines se croisent sans règles mais sans accidents.
Au crépuscule, tout le monde est au lit, et les rues principales de la ville, dénuées d'éclairage public, sont plongées dans le noir: imaginez la rue de Rivoli dans l'obscurité totale passé 20h !
C est en poussant plus loin dans les ruelles que le charme de la ville agit: sur un manège d'antan, dans un village de pêcheurs en bordure de l'Irrawaddy...
et dans les villages alentour, anciennes capitales royales tombées en désuétude:
Amarapura et son plus long pont en teck du monde (photo), Sagaing et Inwa.

vendredi 15 janvier 2010

Yangon, 2 jours d'arrêt



Pas de blabla pour la capitale birmane, ville surannée et désuète.
La pagode Shwedagon vole la vedette à tout le reste !

jeudi 14 janvier 2010

Singapour, au-revoir !

Sous titré: "la sous-douée en vacances"
La fatigue de 48h sans sommeil commence cruellement à se faire sentir. Comment vous dire ?
commençons par le début:
je pense que le mix entre mon ambition de "visite de Singapour en 2h chrono" et "fatigue chronique" n'a pas eu un effet bœuf.
Je vais vous le faire décousu puisque tel est mon état ;)
Pour aller dans le centre, 3 changements de métro différents, dans l'un j'ai failli oublier mon sac avec mes grosses pompes (que j'avais échangées contre les tongs en arrivant),d'ailleurs mes pieds ont mal géré la transition: "gros godillots de montagnes/tongs en moins de 12h" et ils sont rouges tomates.
Au rayon conneries, j'ai mis un temps fou à comprendre comment retrouver internet en revenant à l'aéroport, et j'ai erré comme une débile pendant 2 heures, alors qu'il me suffisait d'aller me checker et y a même internet dans la salle d'embarquement (j'y suis). Je continue ? Là, on vient de m'appeler au micro car j'ai fait tomber mon reçu bagage. Sans parler de l'arrêt de métro zappé, fascinée que j'étais par 2 bébés autochtones qui avaient des chaussettes aux pieds mais aussi aux...mains.
A la limite, sous nos cieux ça peut passer pour des moufles mais ici, sous 28 degrés, faut pas déconner.
Bref, moi qui avais prévu de quadriller la ville, j'ai juste fait le quartier indien, en pleine fête Pongal, j'ai été au temple de Kali me foutre à poil (des pieds uniquement) et me mêler aux 50 indiens se prosternant en chœur devant des statues kitsch au possible.
c'était très sympa, surtout le marché avec les feuilles de bananier géantes et les saris de partout... (pourquoi a-t-on l'impression que je raconte mon rêve de la veille ?) Bref, c'est surréaliste, là, à côté de moi y'a un bonze birman dans sa toge safran, en plein aéroport moderne. Malheureusement, j'ai vraiment encore moins géré qu'une poule qui a trouvé un couteau, et j'ai plus de batterie d'appareil photo, donc je n'ai pris aucune photo de ces perles, à la limite je peux même vous faire croire que je suis sortie alors que si ça se trouve, j'ai pas quitté l'aéroport ;)

Sinon, le 1er truc qui vient à l'esprit pour Singapour, c'est:"Singap, toutes les possibilités s'ouvrent à vous". Vous sortez de l'avion et voulez le web ? Paf, tel un tapis rouge, une borne se déroule sous vos pieds. Vous avez soif ? Paf, une fontaine apparaît à côté (j'en suis sûre, elle n'était pas là il y a 10 minutes !) Ça marche pour à peu près tout et on s'en lasse pas.
Bon je dois embarquer et je suis si naze que j'ai des vertiges, l'écran tangue c'est affreux.
News plus tard, je vais dormirrrr dans l'avion !!!

Singapour, bonjour !!!!!

bonjourrrrrrr !!!!!

j`ai encore 13 minutes (session limitee) avec clavier qwerty et sans accent, pour vous dire que j ai fraichement atterri a singap il y a...tout juste 5 minutes apres 12 heures de vol. Quand je dis fraichement, c est pas par rapport a mon etat mais au laps de temps ;)
je n ai evidemment pas dormi, il est presque 1h du mat a ma montre heure francaise et 8h du mat ici.
je suis debout a une borne dans un espace immacule et a l accueil la nana m a explique rapidos comment visiter la ville (j ai 5h ric rac pour me faire singapour, la ville aux chewing gum prohibes)

j ai quitte paris sous la neige et il fait deja 26 degres ici je creve de chaud !
alors mon vol a en fait decolle avec 1h15 de retqrd mais on a atterri avec seulement une demie heure de bourre, il a du carbure, et j ai fait que mqanger bien sur (PUTAIN J EN AI MARRE DE FAIRE DES Q A LA PLQCE DES A ;'/*** de clavier qwerty !!!!)

plus que 8 minutes pour vous dire tout ce que j ai pas eu le temps de dire hier:

1) je ne pense pas ecrire sur mon blog pendant tout le trip birman, trop dangereux, a moins de parler en code (je vais surement etre surveillee par la junte et j ai parle d Aung San Suu Kyi deja donc sils retracent l historique je suis bonne pour l expulsion.)
je donnerai des news par mails communs et mettrqi blogounet a jour d Inde.

2) merci encore a tous et toutes celles qui sont venus si nombreux mardi soir et encore desolee d avoir pas pu bien parle a tous. C etait adorable.

3) je devrais arriver a rangoon cet aprem vers 16h (11h30 du mat heure francaise donc apres votre nuit !)
je dormirais bien mais bon je viens de prendre mon ptit dej et il parait qu`a singapour la journee commence, pourtant mon cerveau me jure que c est ma nuit qui commence.

bref a toute bientot continuez de commenter je lirai tout ;)
j essaierai de revenir a l heure de ma balade singapourienne deja et ensuite de me reconnecter mais pas sur...

mardi 12 janvier 2010

Partira, partira pas ?

J-1, mais plutôt J-3 aurais-je tendance à dire intuitivement.
Il semblerait que l'aventure commence bien avant le départ, et que tous les éléments naturels et humains se soient déchaînés pour se liguer contre moi demain.
Grève générale dans tous les aéroports parisiens + neige et pluie verglaçante de niveau exceptionnel. Si l'avion ne décolle pas, au moins, je saurai pourquoi !
Le seul truc pas cool c'est pour les contrôleurs aériens: leur grogne va perdre toute sa puissance ("Paralysie des aéroports ce mercredi 13 janvier à cause de la neige") héhéhé!

Amplitude thermique

"11 janvier VS 14 janvier" ou: "La neige et très bientôt l'été"

lundi 11 janvier 2010

Sur le départ

A J-3, je pourrais vous dire que je suis fébrile comme un musulman au coucher du soleil pendant le Ramadan, mais pas du tout.
Dans quelques heures, je vais à Paris, et j'ai tellement de trucs relous à régler et de réclamations indécentes à faire que ça me bouche l'horizon du décollage.
Horizon bouché aussi par de gros cumulo nimbus annoncés pour mercredi:
Si malgré la grève géante dans les aéroports, mon vol est maintenu, il sera de toute façon annulé à cause de la neige (et inversement :D)
Tout porte à croire que ma fiesta de départ de mardi soir va se transformer en répétition générale.

Hormis ça, le sac est bouclé (je pensais pas, mais tout ne rentre pas, par exemple le ventilateur géant et mon armoire de fringues), et je développe une paranoïa aigue au sujet de la rage (vaccin que je n'ai pas fait, 3 injections me paraissaient contraignantes) et dans ces cas-là, on a tendance à vouloir se renseigner partout, ce qu'il faut absolument éviter de faire dans l'idéal ^^.

"Chez l'Homme, on observe des troubles des fonctions cérébrales supérieures, anxiété, confusion, agitation avec troubles du comportement, les hallucinations, insomnies et éventuel delirium. La production de grande quantité de salive et de larmes avec difficulté de déglutition sont typiques des phases avancées. Spécifiquement chez l'homme se développe également en fin d'évolution une hydrophobie : la vue de liquide provoque une peur non raisonnable, alors que le contact entraîne des sensations de brûlures insoutenables. La mort, quasiment inévitable survient de deux à dix jours après les premiers symptômes."

J'ajouterais quand même que, vacciné ou pas, si on est mordu par un animal, il y a une solution, il faut retourner (ou aller) se faire vacciner dans les 2 jours. Je vois mon échappée birmane rurale pendant 4 jours d'un autre œil maintenant (endroit inaccessible aux étrangers par la route et pas d'avion tous les jours :D)
Pourquoi est-ce que dans mon profil, j'ai mis le mot "aventurière" ??!!!




jeudi 7 janvier 2010

On peut pas tous jouer au docteur

Rien de férocement lubrique dans ce billet, dont le titre est uniquement destiné à stimuler votre intérêt qui s'en va décroissant j'imagine (au moins 8 papiers pour ne rien dire et elle est même pas encore partie, gnagnagna).

J'aborde maintenant le chapitre "Santé" de ce voyage. Santé, santé, santé ! ô santé combien précieuse, telle La vallée des rubis de Joseph Kessel en Birmanie (je vais me calmer, là).

D'ailleurs, le vrai titre du billet est: "On peut pas tous jouer au docteur, encore moins les secrétaires de l'Institut Pasteur". (Encore moins moi, par extension).

J'ai déjà un peu abordé le côté palu précédemment, mais je ne pensais pas que ce serait une telle galère (sur une échelle de Richter du stress, ça équivaut à peu près aux dollars mais quand même pas).

Entre les blogs de voyage que vous parcourez assidûment (ils ont tous une rubrique "SANTE" avec le traitement malaria, le traitement turista, le collyre, l'antibiotique et les bas de contention), et les gens qui vous demandent frénétiquement si vous êtes bien à jour de tous vos vaccins, y'a déjà de quoi alimenter la psychose.

Tout d'abord, j'étais partie du postulat que je choisirais moi-même ma prophylaxie palu (autrement dit, le traitement par anticipation qui ne traite pas mais ralentit simplement l'apparition des syntômes en cas de piqûre d'anophèle gloutonne et contaminée).
Je pensais aussi que niveau vaccins, tout était ok, ayant refait la typhoïde et l'hépatite A en avril. Apparemment, il me manquait celui contre la naïveté congénitale.

Oui, car j'étais aussi partie du fait que je connaissais un minima mon médecin traitant, qui est habituellement plutôt placide (un peu comme un protozoaire) et, du fait, conciliante (c'est rien de le dire). En résumé, elle avait pour habitude de me prescrire tout ce que je voulais. "Tu veux de l'héro ? ok, je te mets une seringue" par exemple.
Mais cette semaine, elle avait dû s'injecter un augmentateur de lucidité ou un fluide neuronal tout simplement, et j'étais partie de si haut, que c'est vous dire combien j'ai dégringolé :)

Pour le palu, j'en ai eu pour mon grade tout d'abord: "Quoi !!!!!!!!!!! tu veux de la doxycycline ? mais t'es folle, je vais pas te prescrire de la doxy pendant 4 mois, c'est un antibiotique ! Appelle tout de suite le service des conseils aux voyageurs au CHU de Poitiers, parce que d'abord moi j'ai pas le temps de le faire". Ambiance.

Pour le vaccin, j'étais pas au bout de mes peines non plus. J'avais noté que je devais faire un rappel de l'hépatite A au bout d'un an (en avril, donc), et ben elle a lourdement insisté pour le refaire avant de partir.

C'est là que l'interrogation "grippe A" qui était restée sagement tapie dans ma tête, a fait surface.
Jusqu'à ce moment, j'étais plutôt contre le fait de concrétiser de mon plein gré la plus belle connerie de Roselyne Bachelot, mais le sketch de mon médecin concernant l'hépatite A m'a influencée et m'a fait paniquer; je me suis vue en pleine cambrousse, agoniser à cause d'une p...de grippe, tout ça parce que je n'aurais pas écouté les conseils d'une ministre avisée.

Ce qui a fait ressortir mon côté hypocondriaque. J'ai donc demandé si c'était mieux que je le fasse, mon médecin, (ne pouvant raisonnablement pas me dire comme les autres + bas: "je suis pas médecin" ^^), m'a répondue qu'apparemment, le vaccin de la grippe H1N1 supportait mal un vaccin antérieur, et que celui de l'hépatite A mettrait ptet son veto. Elle a fini par bazarder le truc en me proposant de faire les 2 le même jour. C'est là que j'ai préféré poser la question au CHU par téléphone.

A peine sortie de son cabinet, j'ai appelé le service aux voyageurs du CHU, dont le...répondeur m'a confirmé la bouche en coeur (si tant est qu'un répondeur ait une bouche) qu'on était bien en plein dans les heures d'ouverture.
Y'a pas à dire, Ionesco aurait adoré.

J'ai donc appelé à la rescousse l'institut Pasteur: à ma question sur le palu, la nana au bout du fil m'a demandé si j'avais bien regardé le site web (réponse, oui, à la rubrique "Birmanie" j'ai trouvé: "palu zone 3", c'est censé m'éclairer ?). Voyant que ça marchait pas, elle s'est ensuite révélée incapable de me conseiller le bon médoc.

Pour la mettre encore + dans l'embarras (a-t-elle cru), j'ai enchaîné avec la grippe A, ce à quoi je me suis vue répondre: "oh, vous pouvez faire les 2 ici, hépatite A et grippe A, c'est pas incompatible". Mmh, est-elle sûre ? Elle m'a répondu qu'elle n'était pas médecin (ahhhh !) Je lui ai demandé à quoi servait ce numéro public, si elle n'était pas foutue de me délivrer le renseignement que je demandais. Elle a répondu que les médecins de l'Institut Pasteur ne répondaient jamais au téléphone, qu'ils travaillaient.
J'en ai déduis ce que je présageais depuis le début, à savoir qu'elle, elle répondait au téléphone, et que donc, de toute évidence, elle ne travaillait pas. Ma frustration en étant la preuve vivante.

Elle s'est quand même montré d'une efficacité redoutable en me filant d'office un RDV là-bas. Je sais pas comment aurait fait un provincial qui ne serait repassé par Paris que pour aller à Roissy. Encore une chance que j'y aille traîner mes basques 2 jours avant le décollage.

Par acquis de conscience (et un peu par curiosité malsaine, héhéhé), j'ai aussi appelé la plate-forme d'information officielle grippe H1N1. J'ai été accueillie par un message digne d'un canular Orsonnien: "Si vous avez de la fièvre, si vous toussez, si vous pensez avoir les symptômes de la grippe A...blabla" et j'ai pas pu entendre la suite, quelqu'un ayant décroché, mais je vous jure que le ton se prêtait bien à un truc du genre: "...si vous êtes infestés, courez. "
Une nana à la voix estudiantine m'a répondue aimablement que la décision de me faire ou non vacciner dépendait de ma seule responsabilité et que, n'étant pas médecin
(ahhhh !), elle ne pouvait pas m'informer sur la situation en Birmanie.

Le bilan de la journée, c'est que les centres de vaccination, les instituts de recherche médicale et les cabinets libéraux manquent quand même cruellement de (vrais) médecins.^^

Après ces coups de fil fort utiles, j'ai décidé de souscrire à la théorie selon laquelle les 2 vaccins étaient incompatibles, et me suis vue dans l'obligation de choisir entre la peste et le choléra (ou plutôt entre l'hépatite A et la grippe A).
J'ai tranché pour l'hépatite, et ma foi (haha) quand je suis venue le chercher cet aprèm, à la pharmacie on m'a dit qu'ils avaient paumé le vaccin, qu'ils ont pourtant reçu hier matin. (Second constat, les
pharmacies manquent cruellement de pharmaciens.)
Je retente ma chance demain ou bien c'est un signe de la grippe A qui essaie de me dire quelque chose ?




vendredi 1 janvier 2010

Le fameux billet "J - un chiffre"

Jusqu'à hier, j'y croyais toujours pas.
Maintenant qu'on est en janvier, j'arrive enfin à calculer ;)
Je pars dans 12 jours !

Depuis le dernier billet, où ça en est ? Je fais des listes qui s'allongent de + en + au fur et à mesure que je raye les trucs faits, le moindre truc me prend la journée, mais j'ai quand même avancé.

Exemple, après avoir reculé l'échéance pour acheter mon billet d'avion Rangoon / Madras et des HEURES de comparaisons sur internet (il va baisser, il va baisssssser ce con de billet !) ben ça y est, je l'ai acheté, après une augmentation de 50 euro :)

Rajout du 7 janvier: Le vol de la semaine dernière a re baissé de 50 euro, maintenant que j'ai pris le billet. O joie !


Pour le palu, je suis pas encore fixée mais presque, il faut dire que ce truc n'aide pas à se décider:

Lariam
1 cp de 250 mg par semaine.A débuter 10 jours avant le départ, durant le séjour et 4 semaines après le retour. Prix: 42 € env./ 8 cps

Malarone
1 comprimé par jour soit 250 mg d'atovaquone + 100 mg de proguanil
A débuter la veille du départ, tous les jours en zone impaludée puis 7 jours après la fin de l'exposition.
Prix adulte: 37 € / 12 cp

Doxypalu
A débuter la veille du départ, en zone impaludée et 4 semaines après le retour.
Prix adulte: 12
env./ 28 cps à 100 mg

Je vous raconte pas les savants calculs pour choisir le bon sans devoir dépenser l'équivalent d'un billet d'avion Madras / Colombo (soit 80 euro).

A part ça, 2 grandes nouvelles:

1° Je suis passée dans l'émission de France Inter
Allô la planète, j'avoue que la question des $ les a beaucoup amusés mais ça m'a pas été d'un grand secours ^^.
Or donc, j'ai mailé à une grosse agence de change sur le web qui a aussi pignon sur rue à Paris, et ô miracle (ou peut-être est-ce grâce à la photo du repassages des dollars que je leur ai fourni), ils sont ok pour me sauver la mise, pour m'échanger mes $ pourris contre des neufs, sans contrepartie (ou ai-je mal compris). Je serai vraiment heureuse quand ce sera fait mais pour le moment, un énorme "merci la vie"qui me retire non une épine, mais un cactus entier du pied.

2° Je ne vais plus au Sri Lanka.
Etant influençable au possible, et m'étant renseignée sur l'île après avoir fait le choix d'y aller (logique), je me suis rendue compte de plein de trucs pas cool:
très peu de touristes donc en général on leur saute dessus (pas très sympa), peu d'infrastructures (mais peu), beaux paysages mais ambiance plutôt reposante et zen que rafraîchissante et dépaysante. Bien pour un voyage de noce, quoi.
De plus, après l'Inde, ça fait souvent mal d'aller au Sri Lanka (on compare tout en mal). Et en Inde (rien qu'au sud), y'a tellement à voir que...je resterai voir un peu plus longtemps que prévu du coup (2 mois en Inde).